À Goutrens, le musée Nos Campagnes autrefois » ‘ait revivre le monde paysan entre 1880 et 1950.
Une ancienne bergerie, sur 750 m\ au cœur d’une exploitation agricole au lieu-dit La Palairie, à un jet de pierre du village de Goutrens (2 km tout au plus). C’est là que Guy Gi- nestet a, depuis 2012, laissé libre cours à sa passion. Sa passion du passé. Du passé paysan. Un passé lue lui et sa sœur, Reine Combette, ont d’abord fait revivre à deux, avant d’être très vite rejoints par d’autres passionnés qui composent aujourd’hui une association de pres- que 50 personnes.
C'est donc dans l’ancienne bergerie de Guy Ginestet, agriculteur retraité de 69 ans, qu’a pris place le musée Vos campagnes autrefois. Un mu- rée qui renferme plus de 2 000 ob- éis en lien avec la vie à la campagne mtre 1880 à 1950, sachant que les innées 50 furent le point de départ le la mécanisation et de l’automa- isation du travail à la ferme. < L’ère moderne
n'a rien inventé »
Pour en arriver à proposer un tel chantillon représentatif des campa- gnes autrefois, Guy Ginestet a par- couru la France en long, en large ;t en travers. Des quatre coins du pays, mais aussi de la proche, voire de la très proche région puisqu’il a puisé dans ses racines familiales, il a ramené des outils, ustensiles ou objets rares, souvent oubliés. Parmi ces pièces, toutes originales, en bots, an fer, en cuivre, en fer-blanc, pa- tiemment remises en-état pour être |
mises en scène au sein du musée, on pourrait citer, au hasard, une bat- teuse de 1930 ; un croque-paille de 1900 ; une sulfateuse pour pom- mes de terre, sans âge, venant de Rieupeyroux ; un égrenoir à maïs ; un torréfacteur de 1937 (seul engin électrique du musée) ; une pince à épiler pour enlever les poils longs des cochons, qui pouvaient servir à la fabrication des blaireaux par exemple ; l’ancêtre du stérilisateur à conserves...
« L’ère moderne n’a rien inventé, se plaît à répéter Guy Ginestet avec enthousiasme. L’ère moderne a modernisé ce que les anciens avaient déjà inventé, c’est tout. » Dans ce musée, on trouve aussi des attelages, nombreux ; une pompe à incendie à bras ; des centaines d’outils représentant tous les mé- tiers, que l’on parle de la fenaison, des travaux des champs, des récol- tes, des transports. On y croise éga- lement des cannes-épées ; des vraies-fausses saucisses sèches pen- dant aux poutres de la maison ; un landau de 1880 ; des meubles d’in- térieur garnis de bouteilles d’alcool et une table familiale avec ses ti- roirs (un tiroir pour chaque con- vive, sachant que chacun rangeait son assiette et ses couverts dans son tiroir une fois le repas terminé, sans forcément passer par la case vais- selle). ..
Pour donner un peu de vie à l’en- semble, Guy Ginestet et ses cama- rades se sont également attachés à reconstituer des scènes d’autrefois. Dans la volonté de « faire découvrir et de faire revivre des métiers du passé, la vie du paysan et sa fa- mille », de multiples tableaux ont été réalisés, mettant en avant la cave, la forge, l’étable, le cordier, le me- |
nuisier, le labour, le sabotier, la basse-cour, la cuisine, la chambre, le bistrot, l’épicerie du coin, l’école, la mairie, le mariage, l’enterre- ment. .. Guy Ginestet n’a compté ni son temps, ni son argent
Pour ce faire, plus d’une cinquan- taine de figurines d’animaux et de personnages, grandeur nature, ont été faits maison à partir de petits rondins de fer soudés, de grillage, de papier enduit et collé, avant d’être harnachés ou habillés de tenues d’époque. Quelques bandes son, en occitan pour les discussions, et autres éclairages activés à la de- mande apportent encore un peu plus de vérité à ces scènes d’un autre temps.
Pour partager sa passion des cam- pagnes autrefois, Guy Ginestet n’a compté ni son temps, ni son argent Car outre les heures passées à bâtir son musée, de jour comme de nuit, parmi les pièces exposées, certai- nes lui ont coûté cher, sans parler du transport des plus volumineu- ses, comme la batteuse, qu’il a fallu acheminer depuis la Haute-Loire. Ce qui ne l’a pas empêché de faire don de l’ensemble à l’association qui gère désormais les lieux.
« Ce que Guy a fait et ce qu ’il fait encore aujourd’hui est remarqua- ble », soulignent avec sincérité ceux qui l’accompagnent dans cette aventure au départ assez improba- ble. Une aventure qui attire envi- ron 800 visiteurs par an et dont les protagonistes espèrent voir un jour ce nombre atteindre le millier. Ce qui ne serait qu’une juste récom- pense et un juste hommage ainsi rendu aux campagnes autrefois.
FRANÇOIS CAYLA |
Nos Campagnes autrefois ont des projets
Le musée Nos Campagnes autre- fois n’est pas figé. Il se veut même évolutif. Si les 750 m2 d’exposi- tion couverte, dans l’ancienne bergerie de La Palairie, ne con- naissent pas de grands chambou- lements, Guy Ginestet et les che- villes ouvrières de l’association qui font vivre l’endroit s’attaquent désormais aux abords extérieurs. Ainsi, une cazelle tout en pierre, dont les originaux servaient à abri- ter les bergers, a été élevée sur le terrain qui jouxte le musée. Et des projets d’aménagement d’un puits et d’un four d’époque sont en gestation et pourraient se con- crétiser assez rapidement
D’un point de vue pratique, le musée est ouvert toute l’année sur demande, sur simple appel téléphonique. Sinon, il est acces- sible tous les jours, de 14 heures à 19 heures, à partir du 15 juin et jusqu’au 5 septembre, ainsi que les samedis, dimanches et jours fériés en avril et mai, du 1er au 15 juin, du i 5 au 30 septembre et en octobre. Tarife : adultes : 5 € ; enfants de moins de 12 ans et scolaires : gratuit Tarif réduit pour les groupes. Repas et goûter à l’ancienne sont proposés pour les groupes sur réservation. Contact : ginestet_guy@orange.fr : 0682226671.
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